NEWSLETTER du mois d’Octobre 2011
Après avoir traversé les magnifiques parcs nationaux de Zion, Death Valley et Yosemite (qu’il me faudra ré-explorer plus en profondeur dans un voyage futur), j’ai finalement rejoint San Francisco le 1er Octobre.
San Francisco est une cité merveilleusement cosmopolite qui dégage une « énergie positive » bien palpable et qui en fait une ville bien spécifique des Etats-Unis.
C’est dans cette ville, à l’emblématique Golden Bridge que je réalise mon deuxième reportage vidéo dans le cadre de la série de reportages portée par le CRDP d’Amiens : « La communauté éducative face aux risques naturels majeurs ».
J’ai ainsi été accueilli par Marc Rossano, directeur du Lycée Français La Pérouse de San Francisco qui est un établissement privé de droit américain et conventionné avec l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) pour dispenser des enseignements en langue française et conformément aux programmes d’enseignement de l’Education Nationale.
Le lycée La Pérouse est partagé en 3 campus ; Asbury, Corte Madera et Ortgea ; je me suis presque exclusivement concentré sur ce dernier, où siège l’administration et où est dispensé un enseignement de la 6ème à la Terminale.
J’ai ainsi été introduit au sein de l’équipe éducative de ce campus qui m’a reçu avec la plus grande courtoisie et qui m’a accordé le maximum de son très restreint temps libre.
Plusieurs interviews ont donc été réalisées afin de recenser les stratégies mises en place pour réduire le risque sismique, bien connu dans la région de San Francisco.
J’ai ainsi pu observer les effets d’un entraînement régulier (1 fois par mois) à un exercice de simulation de type tremblement de terre. L’exercice en question : « Drop, Cover and Hold On» consiste à s’abriter le plus rapidement possible, sous des tables ou armatures de portes pour se protéger d’un effondrement que pourrait occasionner une forte secousse.
J’ai mesuré des temps de protection décroissants des classes de la sixième à la Terminale qui montrent sans appel les bénéfices d’un entraînement régulier et consciencieux.
Outre les mesures de prévention et de protection, le lycée La Pérouse (présentant des moyens économiques certains) dispense un enseignement dans lequel se fait une réelle éducation aux risques (utilisation des données sismographiques de la station présente dans l’établissement (réseau SISMOS à l’École) en Sciences Physiques, sortie géologique sur la faille de San Andréas en Sciences de la Vie et de la Terre, sortie de terrain et exposé sur les risques naturels en Histoire-Géographie) participant ainsi à une culture du risque bien développée chez les enseignants et élèves.
De manière générale la ville de San Francisco présente une culture très prononcée du risque sismique et semble très investie dans la prévention aux populations. On peut ainsi voir dans les rues et arrêts de bus des panneaux « Are you ready ?? » rappelant les conduites à tenir en cas de séismes et le minimum nécessaire à avoir chez soi et cas de catastrophe.
Des formations gratuites sont dispensées par la Red Cross pour apprendre aux populations les attitudes à tenir en cas de crise ; des quartiers (le plus souvent riches) s’organisent et se réunissent occasionnellement pour réviser les consignes et comportements spécifiques.
Ces précautions s’expliquent bien entendu par des enjeux majeurs (en termes de densité de population, d’infrastructures et de patrimoine) et par un aléa connu très élevé mais surtout au fait que San Francisco se souvient encore des précédents séismes qui ont été dévastateurs et meurtriers.
Plusieurs retours d’expérience ont été réalisés et les personnes, toujours très émues, m’ont fait part de leur histoire lors du séisme d’octobre. L’effondrement du Bay Bridge, ralliant Berkley et San Francisco reste dans toutes les mémoires et une certaine anxiété est palpable à la traversée de ce dernier.
J’ai pu observer, en comparant les cultures du risque propre à Portland et San Francisco l’importance de la mémoire collective associée à un événement catastrophique et son impact déterminant dans la politique de prévention dispensée.
Pendant le reportage réalisé au lycée français, je me suis mis en relation avec l’United States Geological Survey de Menlo Park et réalisé l’interview de Brad Aagaard, spécialiste de la modélisation en trois dimensions de la propagation des ondes sismiques.
M. Aagaard travaille particulièrement aux modélisations 3D des séismes de 1906 et 1989 ayant affecté la région de San Francisco, à la simulation 3D d’un séisme le long de la faille d’Hayward (qui présente la plus forte probabilité d’occurrence dans la région de SF) et à la simulation d’un séisme le long de la faille de San Andréas dans le cadre du « Great Southern California ShakeOut » qui a eu lieu le 20 Octobre dernier.
Le Great Southern California ShakeOut est un exercice à l’échelle de la Californie basé sur un scénario élaboré par l’USGS d’un séisme d’une magnitude 7.8. L’édition 2011 de cette simulation (qui à lieu chaque année depuis 2008) a sensibilisé et incité plus de 8,6 millions de californiens et quelques 800.000 personnes en Oregon, Nevada, Idaho et Colombie Britannique à pratiquer le « Drop, Cover and Hold On » et à vérifier leur degré de préparation.
Après mon passage fort riche en Californie, je me suis envolé pour l’Aloha State, sur l’ïle d’O’ahu où j’ai rencontré et interviewé Andrew Bohlander de l’Université d’Hawaï, travaillant dans le cadre du programme Sea Grant sur les risques naturels et plus particulièrement sur l’érosion côtière liée à l’élévation du niveau marin. Plusieurs stratégies sont en place et prévues afin de réduire l’impact sur les populations des aléas climatiques et leurs conséquences.
J’ai ensuite rejoint la fantastique île d’Hawaï ss sur laquelle j’ai pu apprécier les magnifiques paysages du Volcanoes National Park dont l’actif Kilauea.
J’ai également pu profiter d’une observation stellaire unique au sommet du Mauna Kea où trônent les plus puissants télescopes internationaux dont le CFHT.
En rentrant sur l’île d’O’ahu je me suis mis en relation avec une mathématicienne spécialisée dans la modélisation associée aux risques naturels et j’ai été invité à une journée de conférence du forum « Tsunami-Mathematical Modeling » qui regroupe des chercheurs du monde entier dans le but d’élaborer des modèles mathématiques toujours plus précis afin de prédire les conséquences d’une catastrophe naturelle afin de mieux s’en prévenir.
En cette fin du mois d’Octobre, je suis rentré en France, en collectivité d’outre-mer, sur l’île de Tahiti où je réalise un reportage dans le Lycée Paul Gauguin pour comprendre comment la communauté éducative fait face aux risques de cyclone et de tsunamis.
Je serai également, de Tahiti, un des intervenants de l’événement « Sciences frontières – 24h sur la Terre » qui est une émission de web-tv (intégralement retransmise sur Terre.tv) qui consiste à suivre pendant 24h le midi sur Terre pour réaliser des duplex au fil de la rotation planétaire de chercheurs , responsables d’ONG…ou globe-trotter !
Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un troisième bilan mensuel et vous invite à me suivre plus régulièrement sur la page « Actualité » de mon site que j’essaye de tenir à jour.
Le reportage du Lycée La Pérouse est en cours de montage et devrait être diffusé dans la rubrique « Etablissements en action » sur le site dédié à l’Education au Développement Durable du CRDP de l’académie d’Amiens.
Les reportages de scientifiques sont en cours de montage et devraient être diffusés dans la rubrique « Paroles de scientifiques » sur le site dédié à l’Education au développement durable du CRDP de l’Académie d’Amiens.
Remerciements :
Mon premier remerciement est en direction du CRDP d’Amiens et de Dominique, mon collègue à distance qui réalise le montage et la traduction de mes vidéos brutes.
Un remerciement spécial à Juliette et Jérôme Teulière qui m’ont grand ouvert la porte de leur maison (et de leur frigo !) pendant tout le temps de mon reportage à San Francisco.
Un remerciement à l’ensemble de l’équipe éducative du Lycée Français La Pérouse en particulier : Marc Rossano, Catherine Feyeux, Blanche Crabe, Valérie Vaisse, Kay Ritter, Claudia Lecour, Guillaume Lorget, François Lhuissier et Eric Parker.
Un remerciement évidemment à Andrew Bohlander, Brad Aagaard et Monique Chyba pour leur disponibilité.
Un remerciement également aux Couchsurfeurs qui m’hébergent chez eux et me font partager leur quotidien (Annie, Samantha,..) et tout particulièrement à ma « famille Hawaïenne » (Iskandar, Aspen, Laura, Joseph, Zoé,…) que je quitte avec regret.
Je pense évidemment à ma famille, amis et anciens élèves qui me soutiennent indéfectiblement.
Liens :
http://www.aefe.fr/education-aux-risques/le-tour-du-monde-des-risques-majeurs
Sponsors :
Agence du Crédit Mutuel de Montbéliard