Mai-Juin-Juillet 2012

NEWSLETTER trimestrielle Mai-Juin-Juillet 2012

Après le reportage de Lima, j’ai profité de mon passage au Pérou pour visiter sa partie Sud avec un ami ; les lignes de Nazca, Arequipa et le Canyon de Colca, Cuzco, la vallée sacrée et en point d’orgue le mythique Machu Picchu. J’ai ensuite rejoint la Bolivie en passant par le fantastique lac Titicaca, perché à plus de 3800m d’altitude avant de rester quelques jours à La Paz.

La Paz est une ville particulièrement atypique et surprenante ; je n’aurais finalement jamais trouvé le « centre » puisque il est partout et nulle part. La ville est déstabilisante au départ mais très vite attachante avec une population particulièrement chaleureuse qui a connu des épisodes très marquants dans son histoire récente. Hormis l’aspect politique, la ville de La Paz a été à plusieurs fois le siège d’importantes inondations, coulées de boue et glissements de terrain. La plus importante et la dernière en date remonte au 19 février 2002 où en 40 minutes, 40L d’eau par mètre carré sont déversés sur la capitale ! Il en résulta une brutale inondation du Rio La Paz occasionnant de nombreux dégâts : ponts detruits, routes arrachées, glissements de terrains avec maisons emportées, coulées de boues dans les rues. Cet épisode aura engendré de nombreuses pertes humaines et des dégâts économiques colossaux.

Pour étudier cet aspect que je n’avais pas encore traité dans des reportages précédents, je me suis mis en contact avec le lycée français Alcide d’Orbigny de La Paz où j’ai été reçu par sa directrice, Adelita PENDARIES. L’établissement scolaire est situé dans la Zona Sur, zone qui n’est pas du tout concernée par le risque de débordement du fleuve et se concentre d’avantage sur la gestion d’un risque « socio-politique » que naturel. Bien que le PPMS du lycée prenne en compte les risques d’inondation et de séisme, aucun de ceux-ci ne sont considérés comme majeurs.

Ce qui est vrai pour le lycée Français ne l’est pas pour la ville, en particulier certains quartiers, particulièrement exposés. Je me mets en contact avec l’Institut de Recherche pour le Développement de La Paz où je m’entretiens avec Bernard FRANCOU qui me présente l’ensemble des membres de l’équipe PACIVUR (Programme Andin de Formation et de Recherche sur la VUlnérabilité et les Risques en milieu urbain). Sa dont démarche d’investigation est tout aussi passionnante que celle de l’équipe de Lima (cf. Newsletter du mois d’Avril) mais appliquée au risque d’inondation et de glissement de terrain.

Enfin, j’ai réussi par l’intermédiaire de l’ambassade de France à rencontrer Vladimir TORO, directeur de la « Direcion de Gestion Integral de Riesgos» et Sergio RADA, Directeur des relations internationales de la mairie de La Paz. Le gouvernement autonome de la municipalité de La Paz, avec l’appui financier du gouvernement Allemand a développé le projet SAT « Sistema de Alerta Temprana » (système d’alerte précoce)  qui devait surtout permettre de réduire le nombre de victimes mais aussi de limiter les dégâts matériels. Ce système se compose d’un réseau de capteurs hydrométéorologiques avec un système de transmission des données en temps réel, d’une centrale d’analyse des données qui se charge par ailleurs de réaliser une cartographie des risques et d’une cellule d’information pour sensibiliser la population.

Cette cellule, particulièrement active, avec comme slogan « prévenir est une question de vie » réalise entre autres : des bandes dessinées,  des dépliants qui sont envoyés chaque années avec les impôts, des affiches « publicitaires », des spots télévisés d’information, une mini-série vidéo présente sur Facebook et YouTube.

Un « personnage », un zèbre, a été créé pour toutes ces campagnes de sensibilisation et les habitants de La Paz associent désormais cette mascotte de la sensibilisation à une attitude responsable et préventive. Ces Zèbres (étudiants déguisés bénévolement) sont, par exemple,  présents tous les jours à La Paz au moment de la sortie des classes pour aider les enfants à traverser les rues encombrées et dangereuses.

Après ce passage très instructif à La Paz, j’ai descendu la Bolivie en traversant le magnifique Salar d’Uyuni avec des paysages qui figurent en tête de liste parmi les plus incroyables vus jusqu’à présent.

J’ai ensuite traversé le Chaco paraguayen pour rester quelques jours à Asunción avant de découvrir les missions jésuites du Sud et de me rendre au Brésil.

Après un bref passage à Curitiba, je me suis rendu à Rio de Janeiro, où s’est tenu en juin dernier le sommet international « Rio + 20 ».

Si tous les sujets ont été mis sur la table, la tonalité globale du texte final apparait tout de même en fort décalage avec les réalités de 2012 en persistant à considérer que la plupart des problèmes peuvent être réglés par le marché et les avancées technologiques sans que soit réellement mentionnée la question de la vulnérabilité des ressources.

Si malgré tous les efforts déployés, en particulier par la France et de nombreux pays africains, le texte final ne retient pas la création d’une véritable agence mondiale de l’environnement, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) sera néanmoins renforcé. La société civile et les collectivités locales devraient être intégrées à sa gouvernance.

Le Sommet des peuples de Rio, organisé par les sociétés civiles mondiales, s’est tenu en parallèle du sommet onusien et est parvenu à la conclusion que le problème principal de la planète est ce capitalisme sauvage, qu’aucun groupe de pays ne parvient à réformer, et qui asservit les populations, pille les richesses naturelles et surexploite la planète sous le vocable justificateur de « mondialisation ».

Plusieurs interviews ont été réalisées à Rio, aussi bien du côté du sommet international que du sommet des peuples. Ces séquences vidéo pourront faire l’objet d’un reportage spécial Rio + 20 diffusé par le CRDP d’Amiens.

Je me suis ensuite envolé pour Santiago du Chili où j’ai été chaleureusement reçu au lycée français Antoine de Saint-Exupéry pour réaliser le dernier reportage de la série.

Le lycée français et la ville de Santiago prennent le risque sismique très au sérieux surtout après le séisme destructeur de Concepción de février 2010. Je renvoie directement au reportage pour plus d’informations.

J’ai profité du reportage pour m’entretenir et interviewer Magali MENESES, réalisatrice Chilienne qui travaille avec le Ministère de l’Education Chilien et la Communauté Européenne dans un projet passionnant visant à initier les élèves de 9 écoles du sud du Chili au vidéo-documentaire. Les enfants de ces écoles, qui ont été particulièrement affectés par le séisme et le tsunami de 2010 réalisent eux-mêmes des mini-reportages afin de donner leur propre vécu et sentiment face au séisme. Magali souligne que c’est une façon « fraîche » d’aborder un événement tout le temps présenté comme catastrophique et qu’il en ressort aussi des histoires drôles et improbables. Ce projet permet de renverser les rôles, où « les enfants apprennent aux adultes » et participent ainsi à une nouvelle approche de la gestion de crise comme de la prévention.

Après ce reportage, mon cousin et sa future femme m’ont rejoint pour un tour fabuleux dans le Nord du Chili et de l’Argentine. Après 3 semaines merveilleuses en Argentine, j’ai quitté ce continent qui m’a tant marqué pour retrouver mes proches en France.

Mon mois et demi en France est passé aussi vite qu’une petite semaine, le temps de revoir ma famille et mes amis et d’organiser la seconde partie du périple.

Prochaine étape et prochain article au Cap, en Afrique du Sud !


Remerciements :

Mon premier remerciement est pour le CRDP d’Amiens, qui permet la réalisation de ces reportages et principalement pour Dominique, mon collègue à distance, qui réalise le montage de mes vidéos brutes. Je remercie aussi Delphine et  Benjamin qui s’attachent à l’exploitation pédagogique et à la mise en valeur du produit.

Je remercie bien entendu l’ensemble de l’équipe éducative du Lycée Français de Santiago en particulier Serge BUENAVENTES, Renaud BERTRAND, Nicolas BEDROSSIAN, Pauline BILOT et Maria-Carolina MORALES.

Un remerciement tout particulier à Denis et Aude pour m’avoir accueilli (ainsi que Seb et Christelle) chez eux avec autant de sympathie.

Un remerciement évidemment à toutes les personnes que j’ai pu interviewer et qui contribueront à la réussite de ce nouveau reportage.

Une mention spéciale pour meine « Clock », mon « Lieber », mon « Maréchal » et mon « insuportable amor » avec qui j’ai passé des moments magiques !!

Je pense évidemment à ma famille, amis, anciens collègues et élèves qui me soutiennent indéfectiblement !!

Un dernier remerciement à mon père et à Meine Clock pour le relectures et conseils !

Liens :

Les reportages vidéos sont en ligne sur le site du Pôle National de Compétence « Education au Développement Durable » de l’académie d’Amiens.

Sponsors :